Lancement officiel du financement participatif “Crowdfindung” pour les startups
Le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a annoncé «le lancement officiel du financement participatif (Crowdfunding) au profit des startups en Algérie». Cette initiative, mise en œuvre à travers des plateformes numériques, vise à établir une connexion directe entre les startups et les investisseurs désireux de fournir des ressources financières dans le but de soutenir les initiatives entrepreneuriales.
Cette annonce a eu lieu lors de la première rencontre annuelle de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) dédiée au lancement officiel du financement participatif en tant que mécanisme innovant pour les startups.
En présence des ministres de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi Triki, et de l’Economie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, Yacine El-Mahdi Oualid, Faïd a «mis en lumière le règlement numéro 23-01 de la COSOB définissant les conditions d’agrément et d’exercice des conseillers en investissement participatif».
Ce règlement crée un cadre juridique régissant l’intervention d’un nouvel acteur sur le marché financier, à savoir le conseillés d’investissement participatif (CIP). Le ministre a indiqué que «ce règlement facilitera l’accès au financement participatif via des plateformes numériques, permettant une communication directe et transparente entre les startups en quête de financement et les investisseurs souhaitant apporter leur soutien financier».
L’introduction du rôle du conseiller en investissement participatif vise à compléter le soutien à l’écosystème entrepreneurial en collaboration avec toutes les parties prenantes de l’environnement des startups, renforçant ainsi le système global de financement.
Dans ce contexte, le ministre a indiqué que «ce système de financement participatif viendra compléter d’autres mécanismes de financement existants, comme le Fonds de soutien et de développement du système économique des startups, couvrant les besoins de financement des startups en pré-création et des entreprises à capital-investissement».
Tout encourageant la création d’entreprises émergentes, en particulier celles fondées par de jeunes entrepreneurs dotés d’idées novatrices, le ministre a souligné «l’amélioration des services destinés à la population, notamment dans le domaine des technologies de l’information et de la communication». Il a également mis en avant «le succès de la politique gouvernementale, conduisant à l’émergence de milliers de startups, dont certaines ont laissé leur empreinte à l’échelle internationale». L’influence de ces entreprises, en particulier dans le domaine de la technologie financière, a modifié le paysage financier mondial.
Le ministre a ajouté que «les institutions financières algériennes ont accompli une étape cruciale dans la numérisation, en particulier dans la digitalisation des opérations financières et des instruments financiers». L’émergence d’entreprises innovantes nécessite «une adaptation des cadres juridiques régissant leur financement pour garantir un niveau élevé de sécurité pour les entreprises, les transactions et la protection des investisseurs».
Les autorités s’efforcent de soutenir et de développer un tissu dynamique de jeunes entreprises ayant un fort potentiel de croissance dans tous les secteurs et régions du pays. Les politiques mises en œuvre visent à renforcer l’esprit d’initiative en fournissant aux startups et aux petites entreprises le financement et l’accompagnement appropriés pour les aider à concrétiser des projets à fort potentiel de croissance, a ajouté le ministre.
Pour Youcef Bouznada, président de la COSOB, «le développement actuel de l’entrepreneuriat en Algérie nécessite la recherche de formules de financement adaptées à la spécificité des startups et des entreprises innovantes parmi lesquelles le financement participatif».
Il a indiqué que «le financement représente généralement un défi pour la plupart des startups, en particulier auprès des banques qui exigent des garanties que les entreprises récemment créées, sans antécédents financiers, ne peuvent pas fournir en échange de prêts».
Le financement participatif, tel que prévu par la loi de finances 2020, permet aux entreprises de collecter des fonds auprès du grand public via une plateforme numérique. Cette méthode de financement est particulièrement adaptée aux projets innovants et aux startups et aux projets ayant un impact social fort, ont fait savoir les intervenants lors de la réunion.
Youcef Bouznada a également indiqué que «l’année 2022 a enregistré une reprise significative de l’activité sur le marché des valeurs mobilières avec des évolutions notables dans les principaux indicateurs par rapport à l’année précédente».
La capitalisation boursière a connu une croissance prometteuse, enregistrant une augmentation de 48 %. Quant à la valeur des transactions, elle a augmenté de 8 %, avec une augmentation de 35 % du nombre de demandes soumises sur le marché.
La COSOB, créée en 1993, supervise et réglemente le marché des valeurs mobilières et veille à la protection de l’épargne et de l’investissement dans les valeurs mobilières et autres produits financiers, tout en assurant la transparence du marché boursier. En tant qu’autorité de régulation, la COSOB surveille les règles du marché pour créer un meilleur climat d’investissement, protéger les investisseurs et garantir le bon fonctionnement du marché financier.
Yacine Oualid encourage l’investissement privé dans les startups algériennes
Le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi-Oualid, a souligné «l’importance du financement participatif dans divers secteurs économiques et culturels en Algérie». Il a mis en avant «l’efficacité du crowdfunding tout en annonçant les efforts de son département, en collaboration avec le ministère des Finances et la Bourse d’Alger, pour diversifier les sources de financement au profit des startups».
Lors d’une déclaration, le ministre a noté que «le financement participatif a toujours été ancré dans les traditions ancestrales du pays». Avant même la promulgation du cadre réglementaire sur l’investissement participatif, des plateformes numériques ont été lancées dans ce domaine. Il a souligné «la nécessité de régulariser ces initiatives afin de gagner en visibilité et de bénéficier du suivi et de l’accompagnement de la Bourse d’Alger».
Yacine El Mahdi-Oualid a appelé «les opérateurs et les investisseurs privés à s’engager dans le financement des startups en Algérie». Il a souligné que, «dans d’autres pays, c’est principalement le secteur privé qui soutient financièrement ce type d’entreprises». Il a exprimé le souhait de voir «une tendance similaire se développer en Algérie», ajoutant que «les investisseurs privés bénéficient d’avantages fiscaux et parafiscaux lorsqu’ils investissent dans les startups».
Par ailleurs, le ministre a évoqué «les initiatives prises par son département en partenariat avec la Bourse d’Alger pour encourager le financement participatif et diversifier les sources de financement des startups». Il a souligné «l’importance de créer un environnement favorable à l’investissement privé dans le secteur des startups, ce qui contribuerait à stimuler l’innovation et la croissance économique».
La COSOB signe des conventions pour le parrainage d’événements économiques et financiers
La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) a signé des conventions de parrainage visant à soutenir activement deux événements majeurs dans le domaine économique et financier en Algérie. Ces partenariats stratégiques démontrent l’engagement de la COSOB envers l’innovation, le Fintech, l’entrepreneuriat, et la formation spécialisée en ingénierie financière.
Le premier événement bénéficiant du parrainage de la COSOB est le «Sommet du Fintech et du e-commerce», dont la prochaine édition est prévue en février 2024. Ce sommet joue un rôle essentiel dans la promotion des dernières avancées technologiques dans le secteur financier et du commerce électronique, offrant une plateforme d’échange pour les acteurs clés de ces industries en Algérie.
Le deuxième événement soutenu par la COSOB est la «Foire algérienne de l’entrepreneuriat, la formation et l’économie numérique». En apportant son parrainage à cet événement, la COSOB contribue à la promotion de l’entrepreneuriat et de l’économie numérique en Algérie, encourageant ainsi l’innovation et la croissance dans ces secteurs stratégiques.
Parallèlement à ces engagements de parrainage, la COSOB a également organisé une cérémonie de remise des diplômes pour les lauréats de la 3e promotion de la formation «Post Graduation Spécialisée en ingénierie financière». Cette formation, coorganisée en collaboration avec l’Institut de Formation Bancaire et l’École des Hautes Études Commerciales, souligne l’importance accordée par la COSOB à la formation spécialisée dans le domaine de la finance.
En s’impliquant activement dans ces événements et en soutenant la formation spécialisée, la COSOB renforce son rôle en tant qu’acteur clé dans le développement et la régulation du secteur financier en Algérie. Ces initiatives visent à stimuler l’innovation, à favoriser l’entreprenariat et à former la prochaine génération d’experts en ingénierie financière, contribuant ainsi à la croissance économique durable du pays. La COSOB continue ainsi de jouer un rôle essentiel dans la promotion d’un environnement financier dynamique et compétitif en Algérie.
Source : Maghrebinfo